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VOUS PRENDREZ BIEN QUELQUE CHOSE ?
VOUS PRENDREZ BIEN QUELQUE CHOSE ?
15 avril 2024

Partage d'un texte écrit il y a quelques années déjà ...

 

 

 

 

 

 

 

Photo de Louis Reed sur Unsplash

et, en le relisant, j'ai eu envie de le partager avec vous.

Oui, de partager avec vous des instants de vie vécus au milieu de tous les miens, de tous ces inconnus si proches mais si éloignés qui côtoient ma vie sans jamais la rencontrer et auxquels je distribue, sans compter, sourires et mines complices et parfois le miracle s’accomplit comme une étoile qui scintille dans le ciel et dont on est sûr qu’elle n’était pas là quelques instants plus tôt.

Un début de communication s’établit et j’en ressens un réel plaisir car être Humain prend tout son sens pour moi. Entre les  7,7 milliards d’individus perdus au milieu de l’univers : deux êtres viennent de se rencontrer c’est comme dans un film de science-fiction, je me demande si j’y crois vraiment à cet instant d’intimité.

J’ai toujours été étonnée d’être si proche physiquement des gens qui m’ignorent comme si leur coude n’était pas rentré dans mes côtes, comme si j’étais transparente, diaphane, sans consistance, peu digne d’intérêt et j’ai parfois un soupçon de chagrin qui me remue le cœur.

Comme tous les timides j’ai dû surmonter bien des écueils avant d’avoir acquis ce qui me fallait de confiance en moi pour affronter ce monde dans lequel j’ai conscience d’être une toute petite humaine, une goutte d’eau dans cette mer immense dont on ne mesure la puissance que quand furieuse, colérique, elle se fâche.

Nous autres humains non seulement nous nous ignorons mais en plus nous truquons notre communication, avec nos non-dits, nos sous-entendus, nos mots-poignards qui n’apportent rien d’autres que de la confusion dans nos relations.

Pas facile d’être authentique alors que notre cerveau est traversé par mille pensées parasites aussi diffuses que confuses, de consignes diverses, d’impression totalement subjectives, d’à priori obsolètes et dénué de tous fondements, d’intuitions inexpliquées qui prennent racine en nous fortement comme de la mauvaise herbe si profondément enfoui que nous ne tirons que la partie émergeante.

Avant seulement d’avoir échangé un seul mot avec un inconnu, nous l’avons classé, classifié, catalogué, épinglé.

« Je regarde cette dame cigarette à la main qui vient s’assoir sur la terrasse ensoleillée. Je l’ai catalogué du premier coup d’œil comme une femme qui boit : la démarche peu assurée, l’expression un peu hagarde, le nez bourgeonnant. Quand elle commande une bière à 10 heures du matin, mon opinion est faite. Et si, je la regardais tout simplement

  1. Comme une femme

  2. Profitant du soleil, comme moi

  3. Que je ne connais pas et dont l’histoire m’est inconnue

Je pourrais lui sourire tout simplement si elle me regardait. Un être humain face à un autre être humain par une belle journée de Printemps. Mon esprit dégagé de toutes pensées nocives polluantes retrouve sa belle énergie et j’en profite pour écrire à ma fille cette lettre que je remets de jour en jour.

Dégagée de toutes pensées aussi nombreuses qu’inutiles je regarde avec une certaine affection le monde qui m’entoure. Je savoure pleinement le ciel bleu, le petit garçon qui mange des bonbons, les feuilles nouvelles.

De l’autre côté de la terrasse une dame me sourit avec de la joie dans le regard. Ce que j’ai appris ce matin c’est que j’ai la chance d’être assise là avec ce soleil qui me chauffe le dos. Regarder sans juger affine le regard que je porte sur l’Autre.

La femme s’éloigne en titubant hélant des voitures qui ne s’arrêtent pas et je me sens pleine de compassion. Pourvu qu’il ne lui arrive rien, pourvu que quelqu’un s’arrête, pourvu que quelqu’un l’aime suffisamment pour communiquer avec elle et lui souffler les mots qui l’aideront à suivre une nouvelle voie.

Pour se rapprocher des Autres il est nécessaire de prendre de la distance émotionnelle comme quand on regarde un tableau, afin de ne pas se laisser déborder et devenir invasif dans notre relation à l’autre.

Laisser de l’espace vide pour que nouvelles choses puissent nous arriver.

Dans le métro où je suis, flotte un air d’indifférence. Nous n’avons rien à nous dire en ce lundi matin grognon et en plus il pleut. Les regards peu amènes visent les parapluies forcement mouillés.

Alors que ma cuisse effleure celle de mon voisin et que nous sommes épaule contre épaule, je viens de faire du pied à ma voisine d’en face qui me lance un regard courroucé. Je lance à tout hasard « désolée ». Il n’y avait nulle connotation particulière dans cet attouchement pensais-je, in petto. Je replie mes jambes. Quelle mauvaise coucheuse !! Elle m’agace d’ailleurs, ses chaussures ne sont pas du tout assorties à son sac !! Mes pensées deviennent agressives. Mon voisin pèse contre mon épaule, la dame en face n’a aucun goût pour les couleurs. Je me sens toute gâchée.

Communiquer sans à priori, sans jugement de valeur et avec bienveillance, cela se travaille au jour le jour avec dans le cœur suffisamment d'amour pour accepter l'autre comme il est, en non on voudrait qu'il soit.

Belle journée à vous. Eve

 

 

 

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  • Réflexions, lectures, trouvailles pour donner du sens au quotidien et mettre des couleurs à la vie. Coach professionnel, passionnée d'écriture, je suis toujours en recherche de ce qui peut nous rendre la vie plus facile et plus belle.
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