Un jour, je ne sais quand, je me suis aperçue que je ne pouvais pas tout faire et qu’il me fallait accepter de cesser de m'engager avec frénésie et insouciance dans des tâches diverses et variées, qui ensuite resteraient en suspens, comme par exemple, mes personnages de "la révolte des livres inachevés » qui attendent que j’inscrive le mot fin à leur histoire ou la table de jardin qui a montré tout l'été une petite réparation en souffrance ou les cartes de vœux que je veux dessiner, et j’en passe car il y aurait matière à faire un gros livre bien épais alors que je ne prends plaisir qu'à écrire des nouvelles, ce qui me permet, de me lancer avec une énergie renouvelée dans les couloirs d'une nouvelle histoire.
Bref, j’oscille entre colère et frustration jusqu’à ce qu’un fou-rire libérateur me conseille de laisser tomber sans culpabilité. Je sais bien que je le ferai, plus tard, à mon heure et que de toute façon ce sera fait mais qu’effectivement là maintenant, j’aimerai commencer quelque chose de nouveau et que bien sûr resterons un certain nombre d’autres choses en suspens. Je n’aurais jamais assez d’une vie pour faire tout ce que j’ai envie de faire.
Professionnellement, je m'engage toujours à fond et suis absolument organisée car j'ai été formé à la culture du résultat et à la gestion de projet. Pour les randonnées, c'est pareil, je ne me pose pas de questions car je n'ai pas le choix, partie d'un point je dois arriver à autre sauf à rebrousser chemin ce que mon orgueil ne saurait supporter et ce, même si j'ai mal aux pieds.
Pour tout ce que j’ai envie de faire, et la liste est longue, entre colère, frustration et fous-rire finalement je ne m'en sors pas si mal car ces émotions boostent mon imagination et me permettent de me tirer de mauvais pas où je me mets moi-même allégrement.
Belle journée. Eve